Pour une fois, l'objectif était d'aider les chauves-souris grâce à une tuile de fabrication spéciale. Avec son trou, cette tuile permet aux grands murins de continuer à entrer dans le grenier de la maison paroissiale du canton de Soleure.

Pour une fois, l'objectif était d'aider les chauves-souris grâce à une tuile de fabrication spéciale. Avec son trou, cette tuile permet aux grands murins de continuer à entrer dans le grenier de la maison paroissiale du canton de Soleure.
La maison paroissiale de l'église catholique romaine de Rodersdorf avait besoin d'une belle rénovation. La toiture en tuiles notamment avait souffert du mauvais temps et du vent; des travaux d'entretien et de réparation s'imposaient donc. Mais ce toit ne protège pas seulement la maison paroissiale des intempéries, il abrite aussi la deuxième plus grande colonie de grands murins du canton de Soleure. Les chauves-souris se servaient des espaces créés par le déplacement des tuiles pour accéder au grenier. Seuls deux centimètres environ leur suffisent pour entrer.
Pour les travaux de rénovation, deux besoins de conservation ont donc été formulés: il fallait d'une part absolument préserver la colonie de chauves-souris et d'autre part garder l'apparence du toit inscrit aux monuments historiques. Si les tuiles avaient simplement été remises en place pour rendre le toit étanche, les chauve-souris se seraient retrouvées devant porte close et n'auraient plus eu de maison.
Michel Aeschlimann, le couvreur chargé des travaux, a donc proposé d'utiliser des tuiles d'aération avec un recouvrement supplémentaire en tôle de cuivre. Mais la conservation des monuments n'a pas approuvé cette proposition car elle trouvait la présence de tôles de cuivre sur un toit en tuiles dérangeante. Aeschlimann a alors dessiné une solution toute en céramique et s'est adressé à ZZ Wancor parce qu'il savait que l'entreprise disposait des compétences pour des fabrications spéciales.
Et cette solution a permis de satisfaire aussi bien les exigences de la conservation des monuments que celles des grands murins: la tuile est trouée au milieu pour laisser passer les chauves-souris. Une espèce de lucarne recouvre ce trou pour le protéger de la pluie alors qu'un petit bord situé dessous empêche l'eau de pénétrer par vent fort. A l'intérieur de la tuile, il y a aussi des mini-pistes d'atterrissage en bois pour assurer la sécurité des chauves-souris dans le grenier.
A la fin des travaux, la chargée cantonale de la protection des chauves-souris a pu constater avec plaisir que les chauves-souris acceptaient ces nouveaux trous d'envol. Une fois revenue de ses quartiers d'hiver, la colonie a de nouveau élu domicile dans le grenier de la maison paroissiale. Le comptage qui a été fait montre même que la colonie a légèrement augmenté par rapport à l'année dernière, mais la tuile spéciale n'a probablement rien à voir dans ce changement.
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