Consolidation pendant l'entre-deux-guerres

Les Zürcher Ziegeleien fêtent leur 160e anniversaire en 2025. C'est l'occasion parfaite pour revenir sur l'évolution de l'entreprise. Dans la quatrième partie de notre série «Histoire des Zürcher Ziegeleien», nous allons nous pencher sur l'époque jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Après la Première Guerre mondiale, le secteur de la construction reprend peu à peu. Et les briqueteries et tuileries le ressentent également. Globalement, les douze années entre la fin de la guerre et le début de la crise économique mondiale sont plutôt positives pour les Zürcher Ziegeleien. Les ventes de l'entreprise, qui avaient baissé à 14 millions d'unités seulement pendant la guerre, vont jusqu'à doubler pendant cette période. Mais un nouveau concurrent, et pas des moindres, va faire son apparition à la même époque. L'utilisation de plus en plus fréquente du béton pour les constructions et la réalisation de toitures plates posent des difficultés inédites à l'entreprise. Il est une nouvelle fois temps de rationaliser l'exploitation.

Fusion des groupes

Pour cette raison, Jacob Schmidheiny, qui fait partie du Conseil d'administration des Zürcher Ziegeleien depuis 1925, œuvre à la fusion de ses briqueteries de Suisse orientale et des Zürcher Ziegeleien. Jusqu'en 1941, les exploitations de Suisse orientale dans les usines d'Istighofen, Bruggwald, Oberriet et la maison mère à Heerbrugg sont entièrement intégrées dans les Zürcher Ziegeleien. La base de production de l'entreprise est ainsi nettement élargie, ce qui permet aux différentes usines de mieux se spécialiser.

Werk Istighofen 1930
Dans les années 1930, les Zürcher Ziegeleien reprennent l'usine d'Istighofen, qui produit aujourd'hui encore.

La structure du personnel aussi change après la guerre. Au début, les briqueteries travaillaient beaucoup avec des groupes italiens et des saisonniers. Après la Première Guerre mondiale, elles recrutent surtout leur personnel parmi les personnes natives de la région, qui travaillent généralement toute l'année dans des exploitations rationalisées. Le métier devient plus technique, ce qui exige une meilleure instruction et formation. Sans oublier que la responsabilité sociale envers ce personnel plus lié à l'entreprise gagne aussi en importance. Dans les années après guerre, cela se traduit chez les Zürcher Ziegeleien par la mise en place d'une caisse d'invalidité et de retraite, d'un fonds de pension et d'une fondation de prévoyance, qui augmente chaque année son capital par des dons de l'entreprise.

Ziegelei Wettswil um 1930
Unbekannte Personen im Werk
Arbeiter Werk Tiergarten
Travail à l'usine de Tiergarten dans les années 1920.

Grâce à la fusion avec le groupe Schmidheiny et l'achat préventif de nouveaux stocks d'argile, les Zürcher Ziegeleien réussissent à liquider trois de leurs usines zurichoises, dont les stocks d'argile sont en partie épuisés. Le site de fabrication de Binz est revalorisé comme zone industrielle, alors qu'une partie de l'ancienne mine d'Albishof est vendue pour construire des logements. Le site de Heurieth est quant à lui progressivement cédé à la ville de Zurich. Comme l'usine de Wettswil est arrêtée en 1931, la production des Zürcher Ziegeleien se concentre alors sur la briqueterie de Rafz, l'exploitation de Giesshübel et l'usine de Tiergarten. Cette dernière devient vite la principale exploitation de Zurich et est largement modernisée dans les années 1930.

Lastwagen um 1920
En 1918, on utilise pour la première fois des poids lourds motorisés, ce qui réduit nettement le coût des tournées.
Wettswil Lager um 1930
Travail acharné dans le stock de l'usine de Wettswil.
Crise économique des années trente et Deuxième Guerre mondiale

A partir de 1929, la crise économique mondiale frappe de plein fouet le secteur de la construction suisse et donc les briqueteries. Pour ne pas aggraver le taux de chômage déjà très élevé, les Zürcher Ziegeleien essaient de maintenir l'exploitation le plus longtemps possible en la réduisant toutefois et en imposant des restrictions. Fin 1935, il faut même stopper provisoirement toutes les usines au vu du stock énorme de produits finis. 

Après la dévaluation du franc en septembre 1936, le marché de la construction reprend peu à peu, avant d'être stoppé net avec l'arrivée de la Deuxième Guerre mondiale. La mobilisation fait prendre les armes à une grande partie des effectifs. Les usines proches des frontières sont les plus touchées avec l'appel des troupes de protection des frontières. Même si les usines ont anticipé les stocks de charbon, le rationnement se fait ressentir jusqu'à la fin de la Guerre mondiale.

Sources utilisées:

- Zürcher Ziegeleien 1912 – 1962, document interne. Zürcher Ziegeleien, 1962
- Die Zürcher Ziegeleien gestern, heute, morgen. Zürcher Ziegeleien, 1987
- Loslassen und anpacken. Hundert Jahre Wandel und Innovation. Von den Zürcher Ziegeleien zur Conzzeta. Karl Lüönd, 2012
- Backsteinstadt Zürich, Der Sichtbackstein-Boom zwischen 1883 und 1914, Wilko Potgeter und Stefan M. Holzer, 2021
- Archives de la ville de Zurich